Chapitre n° 37
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et je ne mettrai pas de liniment dans le gâteau.
Marilla rit.
— Quelle gamine tu étais! Toujours prête à commettre une bêtise! Tu te fourrais dans de tels pétrins. J’en étais venue à croire que tu étais possédée. Te rappelles-tu la fois où tu t’étais teint les cheveux?
— Oui, évidemment! Je ne suis pas près de l’oublier, fit Anne avec un sourire, Je ris un peu tout en tâtant de la main l’épaisse tresse enroulée autour de sa jolie tête. Je ris un peu toute seule, parfois, lorsque je me souviens à quel point mes cheveux me rendaient malheureuse – mais je n’en ris pas trop malgré tout, parce que c’était pour moi une telle (commencer subscript)^(fin subscript)(commencer superscript)véritable(fin superscript) source d’ennuis. Deux détails me semblaient insupportables : mes cheveux roux et mes taches de rousseur. Mes taches de rousseur ont vraiment
ANNOTATION TEXTE
« What a girl you were for making mistakes in them days, Anne. » (Quelle gamine tu étais! Toujours prête à commettre une bêtise) : ces moments de réflexion prouvent à quel point le lien qui unit Anne et Marilla a changé, mais procurent aussi au lecteur des moments d’humour. (Voir « parfumer un gâteau avec du liniment » dans le chapitre 21 et « te souviens-tu du jour où tu as teint tes cheveux » dans le chapitre 27.)
ANNOTATION TEXTE
« heavy braid of hair » (l’épaisse tresse) : dans sa biographie de Montgomery (1956), Hilda Ridley cite Mme Mutch, l’ancienne Fanny Wise et l’amie de longue date de Montgomery. Parlant de leur passage au Collège Prince of Wales, elle se remémorait une conversation avec une amie : « Tu as relevé tes cheveux quand tu as commencé à enseigner, Maud, mais au collège, tes cheveux étaient longs et tombaient sous tes genoux? » « Et bien, j’était plutôt fière de mes cheveux » expliqua Lucy Maud …. (Hilda M. Ridley, The Story of L.M. Montgomery: Author of ‘Anne of Green Gables’, p. 117).