Autres sites et histoires
Autres sites et histoires
Sarah Freeburn
Pour L. M. Montgomery, le lieu a une importance primordiale. Comme Mary Rubio l’écrivait dans The Gift of Wings en 2008 : « les lieux lui parlent d’une centaine de voix chacun avec une nouvelle histoire à raconter ». La découverte par Anne de sa demeure et de sa communauté à Avonlea s’inspire, du moins en partie, de lieux réels que Montgomery connaissait et qu’elle chérissait à l’Île-du-Prince-Édouard. Aujourd’hui, plusieurs d’entre eux, ainsi que divers autres espaces virtuels, continuent de rendre hommage à la vie, à l’œuvre et à l’héritage de L. M. Montgomery.
Île-du-Prince-Édouard
De nombreux endroits de Cavendish à l’Île-du-Prince-Édouard rendent hommage ou préservent l’histoire de Lucy Maud Montgomery, mais il y a aussi d’autres sites et histoires où l’autrice a vécu et qu’elle a aimés à découvrir sur l’Île.
Site of Lucy Maud Montgomery’s Home, Cavendish
Même si la maison où Montgomery a vécu n’existe plus, vous pouvez tout de même marcher dans ses traces et dans les endroits magnifiques où elle s’est elle-même baladée. Vous pouvez aussi aller voir la fondation de pierre de la maison, qui s’y trouve toujours, et apercevoir la cuisine où Anne a vu le jour. Le Site of Lucy Maud Montgomery’s Home in Cavendish représente un hommage paisible et affectueux à ce que l’autrice appelait « les sites sacrés ».

Les visiteurs peuvent marcher entre les arbres du Site of Lucy Maud Montgomery’s Home et voir les champs et les sentiers que Lucy Maud fréquentait.
Après avoir lu les journaux de Lucy Maud Montgomery et avoir constaté toute l’importance que le domaine Macneill avait eu dans la vie de l’autrice, les propriétaires, Jenny et John Macneill, décidèrent de procéder à la restauration du site. Entre 1985 et 1988, les Macneill travaillèrent donc à l’excavation de la cave et du puits d’origine et dégagèrent le terrain autour des fondations de la vieille maison afin de préparer l’endroit pour les visiteurs. Le domaine fut désigné « lieu historique national » en 2004. Différentes espèces de fleurs et d’arbres présents au temps de l’autrice furent ensuite plantées afin que les visiteurs les admirent et pour insuffler encore plus d’authenticité à l’endroit. En vous promenant sur le site, ne manquez pas de lire les pancartes où par Jennie Macneill a écrit de courts passages du journal de Montgomery.
Une petite boutique de souvenirs se trouve juste à côté de la cuisine. On peut y trouver des artefacts du Marco Polo qui était le bateau le plus rapide du monde à l’époque de son naufrage à Cavendish – Montgomery était alors enfant – et une réplique en miniature de la maison des Macneill où l’autrice a grandi. Les visiteurs peuvent aussi acheter un des livres de l’autrice parmi la grande sélection qui s’y trouve. Lors de l’achat d’un livre à la boutique de souvenirs, vous recevrez une estampe spéciale indiquant que vous vous êtes procuré l’ouvrage au domaine Macneill, où Montgomery a longtemps vécu.
Clifton, maintenant New London, Lucy Maud Montgomery Birthplace
Surplombant le port de New London, vous trouverez Lucy Maud Montgomery Birthplace. Bien qu’elle n’y ait vécu que peu de temps, cet endroit a connu les premiers pleurs et les premiers sourires de l’autrice. En visitant ce musée qui relate les premières années de vie de Montgomery, vous pouvez voir la chambre où elle est née en 1874, les souliers ainsi qu’une réplique de sa robe de noces, et des meubles d’époque qui appartenaient aux parents de Montgomery.
Le révérend Francis W. P. Bolger, président du Birthplace Trust pendant presque trois décennies, joua un rôle significatif dans la préservation du lieu de naissance de Lucy Maud Montgomery et d’autres endroits au sein de l’Île-du-Prince-Édouard. Le père Bolger est reconnu comme l’un des fondateurs du programme Montgomery Scholars du Montgomery College et a joué un rôle déterminant dans la création du L.M. Montgomery Institute à l’Université de l’Île-du-Prince-Édouard.

Lucy Maud Montgomery Birthplace
Anne of Green Gables Museum/Campbell Farmhouse, Park Corner
Montgomery adorait visiter sa parenté du côté des Campbell à Park Corner. Elle racontait affectueusement dans son journal comment ses cousins et elle « s’assoyaient autour du feu, se racontaient d’innombrables histoires de fantômes et faisaient un vacarme en plaisantant et en riant toute la nuit ». Dans une lettre du 16 novembre 1924 adressée à son ami Ephraim Weber, l’autrice disait de Park Corner qu’il avait été comme « le château de mon enfance » (the wonder castle of my childhood). Le mariage de Montgomery a eu lieu dans la maison des Campbell en 1911 et l’orgue qui a servi lors de l’évènement s’y trouve toujours. Les visiteurs peuvent aussi voir une courtepointe faite à la main par Montgomery, la bibliothèque où elle rencontra « Katie Maurice », son amie imaginaire qui inspira celle de Anne, et le mystérieux coffre bleu contenant son trousseau de mariage qui a inspiré un conte du livre The Story Girl (La Conteuse) en 1911.

La maison des cousins Campbell de Lucy Maud Montgomery à Park Corner à l’Île-du-Prince-Édouard.

Le Lac-aux-miroirs en 2014
Park Corner fut connu sous plusieurs noms, dont celui de « Ferme Campbell » et de Musée Anne of Green Gables Museum. On désigna aussi cet endroit comme la « maison de ferme de Silver Bush », car il servit d’inspiration à la maison chérie de la série Pat of Silver Bush (Pat de Silver Bush) écrite par Montgomery et publiée en 1933 et en 1935. La maison de Park Corner porta aussi le nom de « la maison de la conteuse », en l’honneur du conte préféré de Montgomery, dans lequel la conteuse raconte des aventures envoûtantes pour ses cousins King, tout comme Montgomery l’a fait avec les siens.
Cette maison se trouve près de l’étang des Campbell, qui a servi d’inspiration pour le « Lac-aux-miroirs » dans Anne… la maison aux pignons verts. En face vivait le grand-père paternel de Lucy Maud Montgomery, le sénateur Donald Montgomery. Sa maison a servi d’inspiration pour Ingleside, la maison d’Anne à l’âge adulte. Cet endroit abrite maintenant le Montgomery Inn à Ingleside.
Bideford Parsonage Museum, Ellerslie
Montgomery obtint son premier emploi comme enseignante à l’école de Bideford en juillet 1894, alors qu’elle avait 19 ans. Elle y restera jusqu’en juin 1895. Elle a d’abord logé chez la famille Millar et ensuite chez les Estey. La résidence des Estey, qui abrite maintenant le Bideford Parsonage Museum, a été restaurée en 2000 pourlui redonner la gloire de son époque victorienne. On y retrouve la chambre que Montgomery affectionnait et de nombreux objets datant de l’époque où Montgomery y logeait. C’est également dans cette maison que Mme Estey a accidentellement aromatisé un gâteau avec du liniment, ce qui inspira un incident similaire dans Anne.

Le Bideford Parsonage Museum où Montgomery logea en 1894 et 1895.
Lorsqu’elle arriva à l’école, il n’y avait pas beaucoup d’élèves à cause de l’expérience désastreuse avec l’enseignant précédent. Par contre, la réputation croissante de Montgomery amena plus d’étudiants à fréquenter l’école, ce qui fit augmenter le nombre de pupitres à 60. Les corrections, l’enseignement ainsi que la planification de cours représentaient une charge de travail ardue, mais ces efforts lui permirent de mettre de l’argent de côté pour poursuivre ses études au collège Dalhousie à Halifax.
L.M. Montgomery Lower Bedeque Schoolhouse Museum, à Central Bedeque
Montgomery occupa un second poste d’enseignante de 1896 à 1897, dans une école à classe unique de Lower Bedeque. Elle n’avait que quatorze élèves, contrairement à l’énorme charge de travail quelle avait à Bideford. Pendant son séjour là-bas, Montgomery résida chez Cornelius Leard et sa famille. Elle développa une forte attirance pour Herman Leard, ce qui fut compliqué car elle était encore fiancée à Edwin Simpson à cette époque.
L’école a été rénovée dans les années 1980 par un groupe patrimonial local. Elle a aussi été déplacée tout près, au Bedeque Area Historical Museum en juin 2021. À l’intérieur de l’école, on peut voir des pupitres, des tableaux et une exposition de robes que les enseignantes auraient portées à l’époque de Montgomery.


L’école de Lower Bedeque en 2019
Le L.M. Montgomery Institute (LMMI) et la bibliothèque Robertson de l’Université de l’Île-du-Prince-Édouard à Charlottetown
Le L.M. Montgomery Institute (LMMI) est établi dans la bibliothèque Robertson; il commémore de manière éclairée tout ce qui entoure la vie et l’œuvre de L. M. Montgomery et encourage la recherche à propos de l’autrice, de sa vie, de son travail, de ses influences et de la culture. L’institut organise une conférence biennale qui rassemble des experts et des admirateurs de partout dans le monde afin de célébrer l’autrice et son œuvre, de partager des connaissances et d’en apprendre un peu plus sur Montgomery. Le LMMI et la bibliothèque Robertson possèdent aussi une collection importante d’archives contenant du matériel au sujet de Montgomery et de tout ce qui l’entoure. Vous pouvez aussi consulter une partie de cette collection et effectuer des recherches sur les écrits de l’autrice et les poèmes publiés dans les magazines avec l’outil de recherche KindredSpaces.ca. Vous y retrouverez aussi des couvertures de livres numérisées, des images originales reliées aux histoires et des poèmes qui furent publiés dans les magazines. Conjointement avec la bibliothèque Robertson, le LMMI publie le Journal of L.M. Montgomery Studies, qui fait la publication de travaux scientifiques, créatifs et autres à propos de la vie de Montgomery, de son œuvre et de son héritage.
Le LMMI a aussi mis en place diverses autres tribunes permettant de susciter et d’alimenter l’intérêt autour de Montgomery, tels que le balado MaudCast du L.M. Montgomery Institute, une carte de l’Île-du-Prince-Édouard de Montgomery, le défi #foundlmmontgomery sur Instagram et des vidéos présentées sur le canal YouTube de l’Université de l’Île-du-Prince-Édouard qui portent sur des questions comme « Qui est Lucy Maud Montgomery ? »
Ontario
Lieu historique national du Canada du Presbytère-de-Leaskdale
Montgomery et sa famille ont vécu et travaillé au presbytère et à l’église de Leaksdale de 1911 à 1926. Le lieu historique national du Canada du Presbytère-de-Leaskdale est maintenant détenu et géré par la Lucy Maud Montgomery Society of Ontario. Le presbytère a été restauré pour lui redonner son allure de 1917. On peut y voir des décorations d’antan et des répliques d’artéfacts, comme ses deux chiens de porcelaine, Gog et Magog, qui sont d’ailleurs aussi décrits dans les livres ultérieurs de Anne. Bien qu’il s’agisse d’une période productive de la carrière de l’autrice, son temps à Leaksdale fut accaparé par la Première Guerre mondiale qui a grandement influencé son écriture. En réponse à son expérience de la guerre, Montgomery a écrit Rainbow Valley (La Vallée arc-en-ciel) en 1919 et a dédié ce livre à trois soldats de sa communauté. Son expérience à Leaskdale inspira aussi la création de son roman à propos du front intérieur, Rilla of Ingleside (Rilla d’Ingleside) en 1921.
Selon la saison, le Presbytère-de-Leaskdale organise des évènements, comme des thés, où l’on sert la nourriture dans de la porcelaine de Limoges ornée de fleurs roses du même modèle que celle de Lucy Maud Montgomery à l’époque. On y présente aussi des pièces de théâtre et des lectures.

Le lieu historique national du Canada du
Presbytère-de-Leaskdale.

Église presbytérienne St. Paul’s à Leaksdale.
Le Lucy Maud Montgomery Museum and Literary Centre, Norval (Halton Hills)
Le Lucy Maud Montgomery Museum and Literary Centre a comme mandat de célébrer la vie et l’œuvre de l’autrice ainsi que son impact culturel. Le presbytère de Norval fut un des lieux de résidence préférés de Montgomery : « J’aime Norval comme je n’ai aimé aucun autre endroit, sauf Cavendish. » Durant les années qu’elle passa à Norval, Montgomery s’impliqua grandement dans sa communauté en joignant des groupes de femmes, en organisant des thés et en s’occupant d’une série de performances appelée Olde Tyme Nites qui regroupaient des membres de la communauté.
La Heritage Foundation de Halton Hills élabore présentement un plan de travail en vue du développement d’un musée dans le presbytère. À un pâté de maisons de l’établissement, se trouve aujourd’hui un parc à la mémoire de Montgomery. Les villageois l’ont créé pour rendre hommage à l’autrice et à son amour des jardins.

Une image recollée numériquement d’une photographie du presbytère de Norval prisepar Montgomery ainsi qu’une photographie couleur du même endroit aujourd’hui.
Bala’s Museum with Memories of Lucy Maud Montgomery, Muskoka
Durant des vacances à Muskoka en 1922, Montgomery et sa famille prirent leurs repas au Roselawn Lodge de Bala, résidence touristique qui est aujourd’hui le Bala’s Museum. Durant son séjour, l’autrice fit un rêverie vivide, qui se déroulait à Muskoka, ce qui l’inspira à écrire The Blue Castle (Le Château de mes rêves), roman publié en 1926. Cet ouvrage créa d’ailleurs un interlude dans sa série de Emily. Le Château de mes rêves est le seul roman de l’autrice dans lequel l’action se déroule entièrement à l’extérieur de l’Île-du-Prince-Édouard. Le musée possède des premières éditions des œuvres de Montgomery, son service de thé en argent (prêt du Lucy Maud Montgomery Institute de l’Université de l’Île-du-Prince-Édouard), une robe aux manches bouffantes ainsi que la plus grande maison de poupée à l’image de la maison Green Gables.
Grâce au succès du roman Le Château de mes rêves, le Bala’s Museum est devenu une destination patrimoniale qui accueille des touristes provenant du monde entier pour visiter Muskoka, endroit qui a inspiré Lucy Maud Montgomery dans l’écriture de ce roman. Jack et Linda Hutton ont découvert le lien entre le Roselawn Lodge de Bala et Montgomery lors de leur lune de miel à l’Île-du-Prince-Édouard. Ce voyage les a incitée à ouvrir le musée de Bala en 1992.

l’Université de Guelph

Photographie prise par Montgomery du Roselawn Lodge, où les Macdonald prenaient leurs repas durant leur visite en 1922.
Ils logeaient dans la résidence touristique qui est maintenant le Bala’s Museum.
La Collection L. M. Montgomery de l’Université de Guelph
La Collection L. M. Montgomery de l’Université de Guelphcomprend des journaux intimes ainsi que leurs versions dactylographiées, quatre de ses albums, la dernière note qu’elle a laissée, datée du 22 avril 1942, ainsi qu’une centaine d’autres papiers, livres et objets qu’elle a possédés ou qui sont en lien avec elle. En plus d’être une écrivaine à succès, Lucy Maud Montgomery était aussi une photographe dédiée à son art. On peut consulter plus de mille de ses photographies ici : Archival & Special Collection’s partnership with OurOntario.
En 2002, la Collection L.M. Montgomery a collaboré avec le Lucy Maud Montgomery Institute (LMMI) pour créer une exposition en ligne. Elle lui aussi fourni le matériel nécessaire au LMMI et au Centre des arts de la Confédération afin qu’ils puissent tenir plusieurs expositions en présentiel qui se sont déroulées en 1994, 1996, 1999, 2008 et 2014. Ce sont aussi eux qui ont fourni le matériel pour celle-ci, qui est en mode virtuel.

Le site du L.M. Montgomery Research Centre à l’Université de Guelph.
En ligne
Les sites énumérés ci-dessous sont des ressources fantastiques qui permettent de trouver d’autres expériences en lien avec Montgomery.
- Le L.M. Montgomery Readathon, fondé et géré par Andrea McKenzie et Benjamin Lefebvre suscite des conversations à travers le monde sur le travail de l’autrice, un livre à la fois. En plus des questions sur les discussions et des vidéos, les membres et les administrateurs partagent une multitude d’informations historiques et textuelles sur chaque roman. Parmi les sujets abordés, citons la vie de famille, la mode, la nourriture, la technologie, la politique, la guerre, les couvertures de livres, les informations sur les divergences entre les éditions, les réimpressions récentes et les traductions. Depuis sa création en mars 2020, le groupe Facebook du Readathon compte plus de 800 membres et constitue un lieu accueillant pour tous ceux qui s’intéressent à Montgomery.
- L’univers inspirant de L.M. Montgomery –Un voyage littéraire accompagne les amateurs de l’autrice dans des endroits de l’Île-du-Prince-Édouard qui ont inspiré son œuvre. On y propose plusieurs suggestions sur la manière de visiter les sites par soi-même en une journée ou en plusieurs jours ainsi que les coordonnées de compagnies qui offrent des visites guidées.
- En 2020 Carolyn Strom Collins et Bernadeta Milewski ont créé le Virtual Tour of L.M. Montgomery Sites on P.E.I. cette ressource présente de nombreux lieux et espaces de l’Île de Montgomery.
