Chapitre n° 5
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La route de la côte était boisée, sauvage, solitaire. À droite, des sapins rabougris (commencer subscript)^(fin subscript)(commencer superscript)N3(fin superscript). En bas, au pied des falaises, s’entassaient des rochers érodés par le ressac qui alternaient avec de minuscules criques, dont le sable était serti de cailloux aussi polis que des bijoux. Au-delà s’étendait la mer, scintillante et bleue, et au-dessus, mouettes et goélands se livraient à des acrobaties aériennes, de l’argent fondu au bout des ailes.
— Est-ce que la mer n’est pas une vraie merveille? remarqua Anne, émergeant de ce long silence au cours duquel ses yeux écarquillés n’avaient rien perdu du paysage. Un jour, quand je vivais à Marysville, M. Thomas a loué une voiture rapide et nous a tous emmenés passer la journée à dix milles de là, au bord de la mer. (commencer subscript)^(fin subscript)(commencer superscript)O3(fin superscript) J’ai revécu ces instants, pendant des années, dans mes rêves. Mais
Notes de LMM
LMM Note N3
, dont l’âme avait résisté aux longues années de lutte contre les vents du golfe, continuaient de croître, en groupes denses. À gauche se dressaient des falaises de grès rouge, très abruptes. Parfois, ils longeaient la route de si près qu’un animal plus nerveux que la jument alezane leur aurait certainement causé de l’angoisse
LMM Note O3
J’ai aimé chaque instant de cette journée-là, bien que j’aie dû surveiller les enfants sans arrêt[.]
ANNOTATION TEXTE
« woodsy and wild and lonesome » (boisée, sauvage et solitaire) : John Greenleaf Whittier, "Cobbler Keezar’s Vision," strophe 6.
ANNOTATION TEXTE
« grew thickly » (poussaient en abondance) : en ajoutant la Note N3, L.M.M. a oublié, de manière peu caractéristique, de rayer les mots « grew thickly » dans son texte original.