Chapitre n° 25
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soupira Anne, la soirée terminée, tout en s’acheminant vers la maison avec Diana, sous un ciel noir constellé d’étoiles.
— Tout s’est fort bien passé, admit Diana (commencer subscript)^(fin subscript)(commencer superscript)plus terre-à-terre(fin superscript). Je pense que nous avons réussi à amasser au moins dix dollars. Et sais-tu quoi? M. Allan va envoyer une note aux journaux de Charlottetown pour rendre compte de la soirée.
— Oh, Diana, penses-tu que nos noms apparaîtront dans le journal, pour de vrai? J’en ai des frissons rien que d’y penser. Ton solo était parfaitement exécuté, Diana. Je me sentais plus fière que toi lorsqu’on t’a crié « bis ». Je me répétais sans arrêt : « C’est mon amie ma chère amie (commencer subscript)^(fin subscript)(commencer superscript)de cœur (fin superscript)qui récolte présentement les honneurs. »
— Mais tu sais, Anne Anne, tes récitations ont été le clou de la soirée. Ce texte si triste était tout simplement splendide.
— Oh, Diana, j’étais tellement nerveuse. Quand
ANNOTATION TEXTE
« will we really see our names in print » (nos noms apparaîtront dans le journal) : Montgomery connaissait bien l'excitation de voir son nom et son texte imprimés pour la première fois. Dans son journal, elle raconte son exaltation le 7 décembre 1890, lorsque son poème a été imprimé dans le journal Patriot de Charlottetown. Après avoir écrit « C’est vraiment le jour dont je suis le plus fière de ma vie! » elle décrit la sensation qu’elle a éprouvée en lisant le journal : « Je l’ai saisi, le cœur battant et les doigts tremblants, et je l’ai ouvert. Je fus prise de vertige - les lettres dansaient devant mes yeux et je ressentais une curieuse sensation d'étouffement - car là, dans l'une des colonnes, se trouvait mon poème! » (Complete Journals, The P.E.I. Years, Volume 1, p. 53).