Chapitre n° 1
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vieillit, vous savez, (commencer subscript)^(fin subscript)(commencer superscript)il a soixante ans,(fin superscript) il n’est plus aussi vif et vigoureux qu’il l’était. Son cœur lui cause beaucoup de souci. Et vous savez combien il est difficile de trouver du personnel pour vous aider. Les seuls que l’on peut avoir, ce sont ces stupides petits français, des demi-portions : et une fois que vous avez réussi à en entraîner un à faire ce que vous attendez de lui, voilà qu’il vous laisse et qu’il part dans les conserveries de homards, ou aux États. Tout d’abord, Matthew a proposé que nous prenions un petit immigrant du Docteur Barnardo. Mais j’ai carrément refusé. “Ils sont peut-être très bien, je ne dis pas le contraire, mais pour moi, pas de ces petits chiens perdus sans collier”, ai-je dit, “Au moins, qu’il soit né ici.” Il y aura toujours un risque, bien sûr, on ne sait jamais sur qui on tombe. Mais je me sentirai l’esprit plus tranquille, et je dormirai mieux la nuit, si on prend un enfant un Canadien né au Canada. C’est pour cela qu’en fin de compte on a demandé à Mme
ANNOTATION PHOTO
« French boys » (petits Français) : l’attitude plutôt méprisante de ce personnage envers les Français était un préjugé fort répandu à l’époque de Montgomery et découlait du conflit de longue date entre l’Angleterre et la France. La dure déportation des Français du sol conquis par les Britanniques a été popularisée dans le long poème narratif romantique de Longfellow EvangelineEvangeline et, entre 1906 et 1910, elle a envoyé à son correspondant écossais sept cartes postales illustrant la terre d’Évangeline. Le 3 décembre 1906, elle écrivait : « Ce sont les descendants canadiens français des Acadiens exilés du célèbre poème de Longfellow, ‘Evangeline.' Il y en a beaucoup ici. » [Traduction libre] La carte postale avait pour titre « Five Generations All Pullers Together » (Cinq générations tirant ensemble).
The George Boyd MacMillan Family Papers dans la collection LMMI's Ryrie-Campbell
ANNOTATION TEXTE
« Barnardo boy » (les petits Barnardo) : Thomas John Barnardo (1845–1905) a ouvert ses « écoles en haillons » puis des orphelinats en Angleterre, dans les années 1860, pour les enfants qui vivaient dans la rue (et qui devaient souvent se résoudre au crime pour survivre). Les orphelinats avaient pour but de faire des enfants des travailleurs utiles; des milliers d’enfants ont été envoyés au Canada et dans d’autres « colonies » où ils étaient souvent traités comme des serviteurs ou pire encore. Le commentaire de Marilla qui préfère un « enfant né au Canada » témoigne d’un patriotisme remarquable puisque l’Île-du-Prince-Édouard ne s’était jointe à la Confédération qu’en 1873, un an avant la naissance de Montgomery.
ANNOTATION TEXTE
« (commencer strikethrough)alr (fin strikethrough)»: Montgomery a rarement marqué un mot d’un X dans le manuscrit; elle traçait généralement une ligne horizontale sur le texte qu'elle voulait supprimer. En zoomant sur cette correction, on voit le X et les lettres « alr », peut-être le début du mot « alright ».