Chapitre n° 4

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À partir de ce moment, Anne garda le silence de façon si disciplinée (commencer subscript)^(fin subscript)(commencer superscript)et si parfaite (fin superscript)que son mutisme inaltérable commença à inquiéter Marilla. Ce phénomène manquait de naturel. Matthew, lui aussi, garda le silence; mais dans son cas au moins, il s’agissait d’un phénomène tout à fait naturel. Le repas fut donc extrêmement silencieux.

Anne affichait un air de plus en plus absent (commencer subscript)^(fin subscript)(commencer superscript)W2(fin superscript). Ceci ajouta encore à l’anxiété de Marilla; elle eut le sentiment déplaisant qu’ils étaient attablés avec le corps de cette (commencer subscript)^(fin subscript)(commencer superscript)étrange(fin superscript) fillette mais que son esprit était en train de parcourir des régions éthérées, sautant à cloche-pied sur les nuages les plus lointains (commencer subscript)^(fin subscript)(commencer superscript)grâce aux ailes de son imagination(fin superscript). Qui aurait souhaité la présence d’une telle enfant dans sa maison?

Et pourtant, allez savoir pourquoi, Matthew tenait à la garder! Marilla sentait bien qu’il y tenait encore tout autant ce matin que la veille au soir, et qu’il

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, mastiquait mécaniquement, avec ses grands yeux fixés inébranlablement sur le ciel à l'extérieur de la fenêtre (commencer subscript)^(fin subscript)(commencer superscript)sans vraiment le voir(fin superscript)