Chapitre n° 4
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lit, traversa la pièce, et souleva le bas de la fenêtre et le laissa tomber; ça grinçait horriblement – il monta difficilement (commencer subscript)^(fin subscript)(commencer superscript)et craquait(fin superscript), comme si on ne l’avait pas touchée depuis longtemps, (commencer subscript)^(fin subscript)(commencer superscript)et c’était bien le cas. (fin superscript); une fois montée, la fenêtre était tellement coincée qu’il n’était pas nécessaire de la retenir.
Anne se mit à genoux et embrassa d’un regard enthousiaste ce matin de juin. N’était-ce pas magnifique? N’était-ce pas un merveilleux endroit? À supposer qu’elle ne restât pas ici, en réalité, elle pourrait toujours s’imaginer qu’elle y était. Il y avait ici plein d’espace pour l’imagination.
Un gigantesque cerisier poussait dehors, si près de la maison que ses rameaux venaient l’effleurer doucement, et il était recouvert de fleurs tellement serrées que les feuilles en devenaient invisibles. De part et d’autre de la maison, il y avait un grand verger : d’un côté, des pommiers, de l’autre, des cerisiers, croulant tous sous les fleurs; sur l’herbe, on distinguait des pissenlits. Du jardin, juste en dessous, le vent du matin portait jusqu’à la fenêtre le parfum de lilas verts surchargés de fleurs
ANNOTATION PHOTO
« Un énorme cerisier » : l’une des ombreuses photographies de Montgomery d’un arbre en pleine floraison.
Collections d’archives et collections spéciales, Université de Guelph, Collection L.M. Montgomery
ANNOTATION TEXTE
« dizzily sweet » (doux parfum enivrant) : ce passage témoigne de la propre passion de Montgomery pour la couleur et le mariage des sens. Il y a du rose, et de l’or et du pourpre et de « doux parfums enivrants » [Traduction libre] écrivait-elle à George MacMillan, le 23 août 1905, pendant qu’elle écrivait Anne of Green Gables. Montgomery mentionne elle-même être enivrée par la couleur.