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Chapitre n° 35 - (VERSO)

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riait beaucoup, toujours radieuse et de bonne humeur, et ne cachait nullement qu’elle aimait la vie.

— Mais je ne pense pas que ce soit le genre de fille que Gilbert apprécie vraiment, chuchota Jane à Anne. Anne n’en était pas persuadée non plus, mais elle préférait ne pas en souffler mot, à cause de cette bourse Avery tant convoitée. Malgré tout, elle ne pouvait s’empêcher de penser, elle aussi, qu’il serait agréable d’avoir Gilbert comme ami, non seulement pour bavarder de tout et de rien, mais surtout pour discuter plus sérieusement de livres, d’études, d’ambitions. Que Gilbert nourrît lui aussi certaines ambitions, elle le savait, et Ruby Gillis n’était apparemment pas la personne avec laquelle il pourrait avoir des discussions (commencer subscript)^(fin subscript)(commencer superscript)profitables(fin superscript).

Anne ne s’abandonnait jamais à des mièvreries sentimentales. Pour elle, les garçons, (commencer subscript)^(fin subscript)(commencer superscript)lorsque sa pensée venait à les effleurer(fin superscript), n’étaient que possiblement de bons camarades. Si Gilbert et elle avaient été bons amis, elle ne se serait guère préoccupée de savoir combien d’autres amis il avait ou lesquels, et lesquelles, il raccompagnait. Elle était



ANNOTATION TEXTE

« no silly sentiment » (jamais à des mièvreries sentimentales) : qui porte jugement ici, le narrateur ou Anne? Les journaux de Montgomery elle-même témoignent du fait qu’elle était très consciente des garçons, de leur intérêt pour elle et du plaisir qu’elle éprouvait à les taquiner. Si on les compare à ses propres journaux, les idées d’Anne semblent naïves. Dans son roman pour jeunes adultes, Maud, Melanie Fishbane a bien saisi l’essence des journaux de Montgomery.