Chapitre n° 7
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immédiatement. De toute évidence, il n’y avait pas de temps à perdre. » Tant que vous vivrez sous mon toit, Anne, vous ferez votre prière!
— Oui, bien sûr, si vous le voulez, s’empressa d’acquiescer Anne. Je ferai n’importe quoi pour vous faire plaisir. Mais, pour cette fois-ci, il faudra que vous me guidiez. X3
— Vous devez vous mettre à genoux, dit Marilla, embarrassée.
Anne s’agenouilla aux pieds de Marilla et leva les yeux, le regard pensif. Y3
— Bon, je suis prête. Que dois-je dire?
Marilla était plus embarrassée que jamais. Elle avait eu l’intention d’apprendre à Anne la prière classique des enfants, « Maintenant, je remets mon sommeil entre vos mains », mais elle avait, comme je vous l’ai déjà dit, un certain sens de l’humour, ou plutôt l’instinct de juger
Notes de LMM
LMM Note X3*
Une fois que je serai dans mon lit, j’imaginerai une très belle prière que je dirai tous les soirs. Je pense que ce sera même extrêmement intéressant, maintenant que j’y pense. »
LMM Note Y3*
« Pourquoi les gens doivent-ils s’agenouiller pour prier? Si je voulais vraiment prier, je vais vous dire ce que je ferais. J’irais dehors, toute seule dans un très grand champ, ou tout au fond des bois, et je lèverais les yeux au ciel – plus haut, plus haut, encore plus haut – vers ce beau ciel bleu dont on a l’impression qu’il restera éternellement bleu. Et là, je sentirais ma prière, tout simplement[.] (commencer strikethrough)»(fin strikethrough)
ANNOTATION TEXTE
« Now I lay me down to sleep »: (Maintenant, je me couche pour dormir) : une version de cette prière pour enfants était publiée dans les abécédaires du 18(commencer superscript)e(fin superscript) siècle : « Now I lay me down to sleep, / I pray the Lord my soul to keep. / If I should die before I wake, / I pray the Lord my soul to take » (Maintenant que je me couche pour dormir, / Je prie le Seigneur de garder mon âme. / Si je devais mourir avant de m'éveiller / Je prie le Seigneur de prendre mon âme.)
ANNOTATION TEXTE
« as I have told you » (comme je vous l’avais dit) : une des rares instances où, dans le roman, le narrateur parle à la première personne, pour nous rappeler cette fois les « étincelles » du sens de l'humour de Marilla.