Chapitre n° 38
640 715
Des étoiles luisaient au-dessus de la masse noire des sapins du vallon, et, par la trouée entre les arbres, on voyait scintiller la lampe de Diana.
Depuis cette soirée qui avait marqué son retour de Queen’s, l’horizon d’Anne semblait s’être rétréci, mais, pour plus étroit que fût désormais le sentier qu’elle avait décidé de suivre, il ne faisait pas de doute que des fleurs de bonheur tranquille fleuriraient le long de la route. Elle ferait désormais siens les plaisirs que procurent le travail intègre, les aspirations valables, les amitiés intenses, et rien ne pourrait jamais lui enlever cette imagination brûlante et ces rêves flamboyants qui appartenaient, innés, à sa nature. Et il y avait toujours ce tournant dans la route!
ANNOTATION TEXTE
« flowers of quiet happiness would bloom along it » (des fleurs de bonheur tranquille fleuriraient le long de la route) : Cecily Devereaux suggère que Montgomery pourrait ici avoir fait allusion aux vers 361–362 du poème « Among the Hills » (1868) de Whittier lorsqu’elle a écrit les derniers passages du roman : « Les fleurs s'épanouissent où elle marche / Les chemins prudents du devoir. » Montgomery a utilisé ces vers de Whittier (et les deux suivants de cette strophe) comme épigraphe pour le livre suivant de la série, Anne d’Avonlea (1909) (voir Broadview, p. 332, n. 1). Montgomery travaillait déjà à son nouveau livre (Anne d’Avonlea) en janvier 1908, plusieurs mois avant de recevoir son exemplaire imprimé d’Anne of Green Gables, le 20 juin 1908 (Complete Journals, The P.E.I. Years, 1901–1911, p. 182).
ANNOTATION TEXTE
« there was always the bend in the road » (il y avait toujours ce tournant dans la route!) : en répétant l’image du tournant, Montgomery fait clairement ressortir qu’Anne a fait deux choix de vie déterminants : accueillir le changement et faire confiance à son optimisme.