Chapitre n° 38 - (VERSO)
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Le lendemain soir, Anne se rendit au petit cimetière d’Avonlea afin de déposer des fleurs fraîches sur la tombe de Matthew et d’arroser le rosier d’Écosse. Elle y resta jusqu’au crépuscule, savourant cet endroit serein(commencer subscript)^(fin subscript) (commencer superscript)et calme(fin superscript) et ses peupliers (commencer subscript)^(fin subscript)(commencer superscript)R19(fin superscript) , et où l’herbe, croissant sans discipline aucune entre les tombes, frémissait à votre passage. Lorsqu’elle se décida à partir, pour s’engager sur la route qui descendait la colline jusqu’au Lac-aux-Miroirs, le soleil était déjà couché, et tout Avonlea s’étendait devant elle, dans une pénombre étrange et onirique, comme « le souvenir d’une très ancienne paix ». (commencer subscript)^(fin subscript)(commencer superscript)S19(fin superscript) Les lumières des maisons clignotaient çà et là entre les arbres des fermes. Au-delà, noyé d’une brume mauve, s’ouvrait l’océan à l’envoûtant
Notes de LMM
LMM Note R19
dont le bruissement évoquait d’amicales paroles
LMM Note S19
Il y avait dans l'air la fraîcheur d'un vent qui a soufflé sur des champs de trèfles doux comme du miel.[.]
ANNOTATION TEXTE
« a haunt of ancient peace » (le souvenir d’une très ancienne paix) : une phrase d'appréciation innocente sur le paysage, provenant de « Palace of Art » (1832) de Tennyson, utilisée hors contexte. Dans le contexte de l’allégorie de Tennyson (au sujet de l’Art et de l’Âme), la phrase est plus complexe. L'Âme abandonne enfin l'idée erronée qu'Elle peut vivre séparée des autres si Elle espère atteindre un grand art ou vivre pleinement. La réconciliation d’Anne et Gilbert est beaucoup plus que ça, l’allusion suggère alors une « simple » romance. Pour en lire davantage sur ce point et sur la dernière citation de Browning, voir Epperly, The Fragrance of Sweet-Grass, p. 34–36.
ANNOTATION TEXTE
« twinkled out here and there among the homestead trees » (clignotaient çà et là entre les arbres des ferme) : ceci rappelle le dernier passage du texte que Montgomery a écrit sur l’Île-du-Prince-Édouard pour The Spirit of Canada: Dominion and Provinces, a Souvenir of Welcome to H.M. King George VI and H.M. Queen Elizabeth (1939), préparé en vue de la tournée royale au Canada (voir la page couverture de cette brochure).(
« La paix! On ne peut pas savoir ce qu’est la paix avant d’avoir marché sur les côtes ou dans les champs de l’Île-du-Prince-Édouard un soir d’été lorsque la rosée se forme et que les très anciennes étoiles brillent dans le ciel et que la mer vient à son rendez-vous nocturne avec la petite terre qu’elle aime. Vous trouvez alors votre âme. . . vous comprenez que la jeunesse n'est pas une chose disparue, mais quelque chose qui sera à jamais dans le cœur. Et vous regardez autour de vous, dans le paysage assombrissant de la colline hantée et de l'océan murmurant, des lumières de la ferme et des vieux champs labourés par les générations mortes et disparues qui les aimaient... et vous dites : "Je suis rentré chez moi!" »
Ce passage est devenu la citation de marque de l’historien de l’Île et un des premiers spécialistes de Montgomery, le révérend F.W.P. Bolger et il a même été mis en musique et chanté en son honneur en plusieurs occasions publiques à l’Î.-P.-É. Le père Bolger se présente lui-même dans le CD-ROM The Bend in the Road CD-ROM.
Description : un homme en complet gris se présente devant la caméra.
[Père Bolger] Bien, mon nom est Francis W Bolger. Révérend Francis ou Dr Francis, ou Père Francis. J’ai enseigné à l’Université [de l’Île-du-Prince-Édouard] pendant de nombreuses années. J’ai pris ma retraite, avec regret, en 1994; je ne voulais pas le faire, mais je pensais qu’il était temps de laisser ma place à des plus jeunes. J’ai enseigné pendant quelque 35 ans et je suis à peu près à la retraite depuis. Je ne crois pas en ce mot; la retraite n’existe pas parce que je suis encore plus occupé que quand j’enseignais.
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