Chapitre n° 38 - (VERSO)
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et si je m’abstenais de tout travail fatigant pour les yeux, tout en prenant garde, de plus, à ne pas pleurer et à porter les lunettes qu’il m’a données, il pense que ma vue pourra n’empirera peut-être pas et que mes maux de tête guériront. Autrement, si je ne suis pas ces conseils, il m’affirme que je serai complètement aveugle dans six mois! Aveugle! Anne, y penses-tu!
Anne, (commencer subscript)^(fin subscript)(commencer superscript)après avoir poussé un petit cri de stupeur(fin superscript), resta silencieuse quelques instants. Il lui semblait qu’elle ne pouvait rien dire. Elle se risqua pourtant, courageusement, (commencer subscript)^(fin subscript)(commencer superscript)la voix un peu cassée par l’émotion,(fin superscript)
— Marilla, n’y pense pas. Il t’a donné de l’espoir. Si tu fais bien attention, tu ne perdras pas du tout la vue, et si ces lunettes te permettent de guérir tes maux de tête, ce sera fantastique!
— Je n’appelle pas ça de l’espoir, fit Marilla, amère. Comment vivrai-je, si je ne puis ni lire, ni coudre, ni faire quoi que ce soit
ANNOTATION PHOTO
« wear the glasses he's given me » (porter les lunettes qu’il m’a données) : détail d’un ouvrage pour oculistes, Spectacles; and How to Choose Them (Duncan Brothers, 1881) (Les lunettes et comment les choisir).