Chapitre n° 33
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l’humiliation qui, pensait-elle, (commencer subscript)^(fin subscript)(commencer superscript)devrait(fin superscript) être son lot à jamais si elle agissait ainsi.
Soudain, à ce moment crucial, tandis qu’elle promenait son regard terrifié sur la salle, elle aperçut Gilbert Blythe au fond, en train de s’incliner vers l’avant – avec un sourire qui lui semblait triomphant et provocateur. En fait, il n’en était rien; le brave Gilbert souriait tout bonnement parce que la soirée lui plaisait, et que la jolie silhouette blanche d’Anne, en particulier, mince et élégante sur un fond de palmiers, le réjouissait fort. Par contre, à ses côtés, Josie Pye, (commencer subscript)^(fin subscript)(commencer superscript)qu’il avait emmenée au spectacle avec lui(fin superscript), affichait très certainement un air aussi triomphateur que provocant. Mais Anne n’avait pas aperçu Josie, n’en aurait pas
ANNOTATION TEXTE
« must ever after be her portion » (devrait être à jamais son lot) : une phrase avec références bibliques directers et indirectes. Le mot « portion » est utilisé partout dans la Bible, dans le Vieux et le Nouveau Testaments. Il est également utilisé par de nombreux poètes lorsqu'ils écrivent de manière solennelle ou à propos de vérités éternelles : Milton, Byron, Wordsworth, and Shelley, pour ne nommer que ceux-ci. Le narrateur compatit entièrement à la peur d'Anne et ne se moque pas d'elle, mais il y a néanmoins de l'humour dans l'utilisation délibérée d'un tel écho biblique/poétique dans de telles circonstances.