Chapitre n° 3
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je vais les manger. J’espère que vous ne vous sentirez pas offensée parce que je ne mange pas. Tout est extrêmement bon, mais je n’arrive pas à manger. »
— Je pense qu’elle est fatiguée, suggéra Matthew, qui n’avait rien dit depuis son retour de la grange. Il vaut mieux la mettre au lit, Marilla.
Marilla s’était demandé où elle pourrait bien faire dormir Anne. Elle avait préparé un divan-lit dans la pièce attenant à la cuisine, pour le garçon qu’on s’attendait à accueillir. Mais, bien que ce lit fût propre et parfaitement convenable, il ne semblait pas d’une façon tout à fait indiqué pour une fille. Il était pourtant hors de question d’utiliser la chambre (commencer subscript)^(fin subscript)(commencer superscript)d’amis pour une misérable créature délaissée comme celle-là;(fin superscript) il ne restait donc que la chambre du pignon est. Marilla alluma une bougie et dit à l’enfant de la suivre, ce qu’Anne fit (commencer subscript)^(fin subscript)(commencer superscript)sans entrain(fin superscript), agrippant au passage son chapeau et son sac de voyage. Le vestibule était d’une redoutable propreté, la petite chambre à pignon dans laquelle elle se trouvait à présent
ANNOTATION PHOTO
« told Anne to follow her » (dit à Anne de la suivre) : illustration de Marilla menant à sa chambre; « Marilla posa la bougie sur une table à trois pieds et à trois côtés. » Illustration de Sybil Tawse, de l’édition d’argent du roman parue en 1933.