Chapitre n° 26
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sa tante Joséphine lui a demandé, par retour du courrier, de lui envoyer quelques-unes de nos histoires. Nous avons donc recopié quatre des meilleures + les avons envoyées. Elle Mlle Joséphine Barry nous a répondu qu’elle n’avait jamais rien lu d’aussi divertissant de toute sa vie, ce qui nous a un peu surprises, car toutes les histoires étaient fort pathétiques (commencer subscript)^(fin subscript)(commencer superscript) et presque tout le monde y mourait(fin superscript). Mais je suis contente que Mlle [Barry] les ait appréciées. Cela démontre en tout cas que notre club fait du bien aux gens. Mme Allan dit que cela devrait constituer notre objectif ultime dans tous les domaines. J’essaie vraiment d’en faire mon objectif, mais je oublie l’oublie aussitôt quand je m’amuse. J’espère que je deviendrai un peu semblable à Mme Allan, lorsque je serai grande. Penses-tu qu’il y a quelques chances, Marilla?
ANNOTATION PHOTO

« Aunt Josephine » (tante Joséphine) : À Charlottetown, il y avait plusieurs grandes résidences qui auraient pu être celles de Mademoiselle Barry. Montgomery soulève un point important plus loin dans le roman, tout particulièrement lorsqu’elle dit que la richesse de Mademoiselle Barry ne lui procure pas le réconfort que l’esprit d’Anne lui apporte. On voit ici « Westbourne », la maison de Charlottetown de Benjamin Heartz, Esq., (vers 1898) qui aurait été le genre de maison que Mademoiselle Barry aurait habitée.
Bureau des archives et documents publics de l’Île-du-Prince-Édouard, Acc2806/9
ANNOTATION TEXTE
« I'm glad Miss [Barry] liked them » (je suis contente que Mlle [Barry] les ait appréciées) : dans son autobiographie qui date de 1917, Montgomery se rappelle le club de conteuses de son enfance. Elle a écrit quelques histoires qui auraient plu à Mademoiselle Barry. « Mon chef-d’œuvre était une certaine histoire lugubre, "My Graves". C'était un long récit des pérégrinations de la femme d'un pasteur méthodiste, qui enterrait un enfant dans chaque circuit où elle était envoyée. L'aîné était enterré à Terre-Neuve, le dernier à Vancouver, et tout le Canada entre les deux était parsemé de ces tombes. J'ai écrit l'histoire à la première personne, j'ai décrit les enfants, j'ai imaginé leurs lits de mort et j'ai détaillé leurs pierres tombales et leurs épitaphes. » (Alpine Path, p. 57).