Chapitre n° 24 - (VERSO)
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vous saluait de l’autre côté de l’allée centrale, que Carrie Sloane vous envoyait de petites notes, et que Julia Bell, depuis le fond de la salle, vous faisait passer une « gomme » à mâcher. Anne poussa un grand soupir de bonheur, tout en aiguisant son crayon et rangea méthodiquement ses images dans son pupitre. La vie demeurait, il faut l’avouer, tout à fait palpitante.
Elle trouva en la personne de l’institutrice une nouvelle amie sincère et dévouée. Mlle Stacy était une jeune femme intelligente, sympathique, qui avait le don de conquérir et de conserver l’affection de ses élèves, et de réussir à tirer le meilleur d’eux-mêmes, autant intellectuellement que moralement. Anne s’ouvrait comme une fleur grâce à cette excellente influence et revenait à la maison conter avec émotion ses péripéties scolaires à Marilla un Matthew toujours aussi admiratif et à une Marilla toujours aussi critique.
— J’aime Mlle Stacy (commencer subscript)^(fin subscript)(commencer superscript)de tout mon cœur(fin superscript), Marilla. Elle a des manières de vraie dame, et elle a une si mélodieuse
ANNOTATION PHOTO
« sharpened her pencil and arranged her picture cards » (aiguisant son crayon et rangea méthodiquement ses images) : Anne pourrait être en train de tailler soit un crayon d’ardoise, soit un crayon graphite du type de ceux qui sont encore utilisés aujourd'hui. Les crayons en bois, remplis de graphite, ont été créés dès le 16e siècle et sont devenus populaires et largement disponibles à la fin du 19e siècle. Ses « images » auraient pu être des coupures de magazines et de catalogues, des publicités ou des cartes de vœux spécialement conçues avec des images et des vers, puisque les cartes postales, telles que nous les connaissons, ne sont devenues disponibles qu'au début des années 1900. Une carte du cahier de coupures bleu de Montgomery (p.13; Imagining Anne, p. 27.)
Centre des arts de la Confédération