Chapitre n° 21 - (VERSO)
327 2367
on a deux mois de vacances devant soi, n’est-ce pas, Marilla? De plus, nous avons rencontré le nouveau pasteur et sa femme qui arrivaient de la gare, et, même si je me sentais en piteux état, je n’ai pas pu m’empêcher de m’intéresser, un tant soit peu, à ce nouveau pasteur, Sa femme ce qui n’est que normal, non? Sa femme est très jolie. Pas d’une beauté majestueuse, bien sûr, cela ne conviendrait pas à un pasteur, je pense, d’avoir une femme d’une beauté majestueuse, cela risquerait de donner un mauvais exemple. Elle était vêtue Mme Lynde dit que la femme du pasteur de Newbridge donne un très mauvais exemple en s’habillant de façon trop élégante. La femme de notre nouveau pasteur était vêtue de mousseline bleue avec de jolies manches bouffantes, Jane et son chapeau était décoré de roses. Jane Andrews m’a dit qu’à son avis
ANNOTATION TEXTE
« I couldn't help taking a little interest in the new minister, could I? » (Je ne pouvais m'empêcher de m'intéresser au nouveau pasteur, n’est-ce pas?) : la longue note dans la journal intime de Montgomery raconte ses nouveaux sentiments pour Ewan Macdonald et leurs fiançailles secrètes. Tout le texte vaut la peine d'être lu car il a suscité beaucoup d'intérêt et de spéculations. Elle souligne en particulier : « The life of a country minister's wife has always appeared to me as a synonym for respectable slavery …. » (La vie d'une femme de pasteur de campagne m'est toujours apparue comme synonyme d'esclavage respectable...) (Complete Journals, The PEI Years, 1901–1911, p. 155). Mme Allan offre une belle contrepartie aux vues privées de Montgomery et, tout au long du roman, les nombreux commentaires sur les pasteurs semblent se moquer d'une plaisanterie privée qu'elle a avec ou sur Ewan Macdonald John et le commérage du village.
ANNOTATION TEXTE
« blue muslin » (mousseline bleue) : à l’époque, la mousseline de confection était un coton finement tissé, très fin, mais bien solide. La mousseline de qualité permettait de faire tenir les manches bouffantes si élégantes à l'époque, mais, si elle était assez fine, on pouvait lire le journal à travers le tissu. Ceci laisse sous-entendre que Mme Allan est non seulement élégante, mais aussi qu'elle n'a pas (encore) besoin du type de robe solide et durable, nécessaire pour une femme au foyer typique.