Chapitre n° 2
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moi, je l’appellerai toujours le Chemin blanc des Délices. Est-ce vrai qu’il reste à peine un mille jusqu’à la maison? Je suis contente, mais triste aussi, toute triste, parce que ce petit voyage a été tellement agréable, et je suis toujours malheureuse quand les choses agréables prennent fin. Il peut se passer quelque chose de plus agréable après, peut-être, mais on ne peut pas en être sûr. Et la plupart du temps, ce n’est pas plus agréable. (commencer subscript)^(fin subscript)(commencer superscript)C’est mon expérience jusqu’ici, en tout cas.(fin superscript) Mais je suis contente de penser qu’on arrive à la maison. Voyez-vous, je n’ai jamais eu de vraie maison, aussi loin que je me souvienne. Cela me fait un petit mal bien agréable, comme tout à l’heure, rien que de penser que je vais arriver dans une vraie maison, un vrai foyer, pour de vrai. Oh, que c’est joli!
Ils venaient de passer au sommet d’une butte. En contre-bas, il y avait une mare, si longue et si pleine de méandres qu’elle ressemblait à une rivière. Un pont
ANNOTATION PHOTO
« En bas, il y avait un étang » : photographie teinte à la main d’un pot traversant le « Lac-aux-Miroirs » à Park Corner, Île-du-Prince-Édouard, prise par Montgomery.
Collections d’archives et collections spéciales, Université de Guelph, Collection L.M. Montgomery