Warning: If you have a visual impairment, use the manuscript transcript version including the Lucy Maud Montgomery’s foot notes and contextual annotation references.

Chapitre n° 14

214

qu’il en sera autrement, dit-elle d’un ton ferme.

– Mais le pique-nique a lieu demain, Marilla, s’écria Anne d’une voix entrecoupée de sanglots. Vous ne m’empêcherez pas d’y aller, quand même? Vous me laisserez sortir au moins pour l’après-midi, n’est-ce pas? Après cela, je resterai enfermée ici aussi longtemps que vous le voudrez, et de gaieté de cœur, même. Mais je dois aller à ce pique-nique.

– Vous n’irez à aucun pique-nique, et nulle part ailleurs, tant et aussi longtemps que vous n’aurez pas tout avoué.

–  Oh, Marilla, fit Anne, d’une voix mourante.

Mais Marilla était déjà sortie et avait fermé la porte derrière elle.

Le mercredi matin fut ensoleillé et doux, comme dessiné sur mesure pour le pique-nique. Autour de Green Gables, des oiseaux chantaient; balayées par d’invisibles vents, des bouffées embaumées, émanant des lis blancs du jardin, montaient vers



ANNOTATION TEXTE

« Madonna lilies » (lis de la Madone) : Montgomery avait un penchant pour les lis en général mais pour les lis de la Madone en particulier.

ANNOTATION TEXTE

« viewless winds » (vents invisibles) : rappel de l'œuvre de Sir Walter Scott « viewless forms of air » (esprits invisibles de l’air) du poème « The Lay of the Last Minstrel » (Le Lai du dernier ménestrel), c.I.xii.