Chapitre n° 11
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allure conventionnel avait contribué à ajouter à ses déceptions, car elle s’était permis maintes visions secrètes de chapeaux à rubans et à fleurs. Ces dernières, d’ailleurs, lui tombèrent providentiellement du ciel avant qu’elle eût atteint la route principale : elle trouva, à mi-chemin de l’allée, une frénésie (commencer subscript)^(fin subscript)(commencer superscript)dorée (fin superscript)de boutons d’or agités par le vent(commencer subscript) ^(fin subscript) (commencer superscript)et de splendides églantines(fin superscript), dont elle s’empressa, sans lésiner sur la quantité, de garnir son chapeau. Quoi que les autres eussent pu en penser, Anne, elle, était satisfaite du résultat, et elle se mit à descendre la route d’un air joyeux, sa tête rousse ornée (commencer subscript)^(fin subscript)(commencer superscript)de rose et (fin superscript)de jaune.
Lorsqu’elle arriva chez Mme Lynde, elle se rendit compte que celle-ci était déjà partie. Sans se laisser décontenancer, Anne
ANNOTATION TEXTE
« a golden frenzy of wind-stirred buttercups » (une frénésie dorée de boutons d’or) : comme l’ont souligné Rubio et Waterston (dans Norton Critical Edition du roman, p. 69, n. 7), Montgomery s’était servie de l’image « frénésie dorée » dans son poème « Buttercups » (1899) : « une frénésie dorée vole/À travers les fleurs légères ». Dans le dernier chapitre d’Émilie de la nouvelle lune (1923), Emilie Byrd Starr se mérite les éloges de M. Carpenter lorsqu’il lit « des boutons d'or dans une frénésie dorée ».