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Chapitre n° 10

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– Allons, allons, levez-vous, mon enfant, dit-elle avec entrain. Bien sûr que je vous pardonne. Je pense que j’ai, de toute manière, été un peu trop dure avec vous. Mais j’ai tellement l’habitude de dire tout ce que je pense. Ne m’en veuillez pas, voilà tout. On ne peut pas le nier, vos cheveux sont d’un roux très violent; mais j’ai connu une fille, autrefois – j’allais même à l’école avec elle, en fait –, dont les cheveux étaient aussi désastreusement roux que les vôtres à votre âge, et qui, en grandissant, a vu ses cheveux se changer devenir plus foncé, d’une superbe couleur auburn. Je ne serais nullement surprise si les vôtres connaissaient le même sort, croyez-moi.

– Oh, madame Lynde! fit Anne, inspirant profondément tout en se relevant. Vous me donnez de l’espoir. Je vous considérerai



ANNOTATION PHOTO

peinture romantique d'une femme debout dans les fils emmêlés d'un métier à tisser, ses cheveux relevés formant un halo chaotique au-dessus de sa tête

« a real handsome auburn » (superbe couleur auburn) : une chevelure romantique d’une « superbe couleur auburn » avait clairement des connotations très différentes pour Anne et Montgomery que certains autres roux communs. Cette différence a certainement été influencée par les peintres préraphaélites qui peignaient leurs muses rousses dans des récits mythiques, arthuriens et romantiques avec des détails méticuleux. Voir Proserpine (1874) de Dante Gabriel Rossetti, Le chevalier errant (1870) de John Everett Millais et, illustré ici, La Dame de Shallott (1905) de William Holman Hunt, dont il sera question sur un chapitre ultérieur.